Ça y est ça fait un an que l’activité d’hypnose a démarré et je me suis dit qu’il serait intéressant de faire le point après un an d’ouverture afin que cela puisse aider d’autres débutant en hypnose.
Le cabinet :
Trouvé via Caduce, j’ai eu l’occasion d’avoir 2 cabinets au même endroit pour pouvoir exercer mon activité le jeudi, vendredi et samedi matin. C’est assez pratique car le cabinet reste à côté de chez moi et donc je bénéficie d’un petit sas de préparation / décompression en pouvant marcher tranquillement pour y aller.
Le lancement :
J’avais déjà vécu cela en étant Freelance en graphisme mais petit rappel :
- Personne ne vous attend
- La concurrence est déjà bien en place
- les premières fois sont rudes
Voilà un aperçu de ce qu’a été l’ouverture du cabinet. Et je me repassais régulièrement cet extrait d’OSS 117 Le Caire nid d’espion quand j’y venais et que je m’occupais de ma com à défaut de m’occuper de client qui ne venait pas.
Rien à faire dans ces moments là, il faut s’armer de patience jusqu’à l’arrivée d’un premier client. Profitez en pour bosser votre communication.
Les premiers clients :
« Ça y est ! une notification m’indique qu’un RDV a été pris, youpi ! »
« ha mais….bordel c’est la première fois que je rencontre un vrai client qui n’est pas un ami ou un collègue de formation…. »
« haaaaaa….. »
Je préfère être franc, les 5 premiers clients ont été complexes parce que c’est super d’avoir des protocoles, une formation et d’avoir fait des expériences sur les amis et tout. Mais quand vous êtes face à une personne avec une problématique et que vous avez un milliard de trucs à l’esprit parce que c’est vos premières fois…bah c’est difficile de gérer. En résumé ça donnerait :
- Client 1 : trop rapide sur tout. DO, induction, travail sous hypnose
- Client 2 : connerie d’accepter un client qui ne désire que découvrir l’hypnose sans rien à travailler derrière
- Client 3 : Trop préoccupé sur le futur protocole que j’allais faire, manque flagrant d’écoute lors de la DO qui donnait toutes les clés pour une séance plus réussie.
- Client 4 : Trop rivé sur un protocole et pas à l’écoute de ce qu’il se passait chez l’autre
- Client 5 : Cas un peu trop « grand » pour ma petite personne et ma petite expérience
Ça donne envie d’arrêter…ou d’apprendre autrement.
La transformation
Ces premiers échecs ou déceptions ont un mérite, ILS APPRENNENT BEAUCOUP. Ma superviseuse m’a orienté très finement à relire Erickson et d’autres ouvrages d’hypnotiseur aguerris et quitter par là le chemin de ce que j’avais appris en formation.
En commençant à me détacher de ce que j’avais appris et en lisant, j’ai commencé à faire ce qui est à mes yeux le plus important : se créer sa méthode, ses valeurs, ses principes.
J’ai donc commencé à lire (plusieurs fois) François Roustang, relire (plusieurs fois) Erickson et ses conférence. J’ai coupé les vidéos et les cabinets publics et j’ai commencé à bosser en marchant dans la rue, en faisant des séances dans le vide, juste pour trouver ma voix.
J’ai écrit aussi pour comprendre mieux « le changement » en hypnose, j’ai fais beaucoup d’auto hypnose pour tester des inductions
Bref, j’ai appris et heureusement que les 5 premiers clients ont été difficiles car ça m’a permis d’être plus serein par la suite.
Alors attention également, les clients eux n’ont pas eu de reproches et ne m’ont pas saqués sur Google ou autre, je ne pense pas qu’ils aient vus que je procédais mal (si tel était vraiment le cas). C’est un ressenti personnel tout cela et c’est super d’avoir un.e superviseur.e pour aider à prendre du recul la dessus.
Ma pratique de l’hypnose actuelle
J’essaye de me spécialiser dans l’hypnose conversationnelle. Je ne cherche presque plus la transe hypnotique ou l’induction à un moment précis. Je laisse complètement les choses se faire au rythme du client. C’est très apaisant car avant j’avais (la connerie) le malheur de « préparer » mes séances et donc je perdais beaucoup en qualité et capacité d’écoute de l’autre.
J’ai appris que l’induction se faisait surtout pendant toute la séance même pendant la DO (et ça impossible de l’apprendre vraiment en formation….c’est la pratique qui dicte).
Mon curseur pour savoir si la séance a été ok ou pas se base avant tout sur la question « est ce que j’ai bien écouté ? Est ce que j’ai bien accueilli mon client dans sa singularité ? Est ce que j’ai réussi à m’effacer en restant présent à côté de l’autre). L’hypnose devient presque secondaire étrangement par rapport à la vision que j’en avais en me lançant dans le métier.
L’importance de la supervivision
Il est à mes yeux crucial d’avoir une supervision. C’est une clé pour apprendre et comprendre que ce que l’on vit dans le lancement du cabinet est normal. On se sent également moins seul et épaulé. La supervision a un coût mais c’est un outil qui permet tant de chose :
- rassurer les clients
- prendre du recul
- trouver de nouvelles voies d’apprentissage
Choisissez vraiment un hypnologue de confiance, que vous connaissez déjà bien et qui vous a déjà hypnotisé à minima. Je suis super content de la mienne et vraiment, je le redis, ça aide énormément.
Quel chiffre d’affaire en un an de lancement de cabinet.
Vaste question qui intéressera surement les débutants en hypnose. Pour le coup je suis content d’avoir conservé mon activité de Designer et d’enseignant au lancement du cabinet. Je savais que je perdrais beaucoup d’argent au début en louant un cabinet vide et ce fût le cas. 250 euros qui partent comme ça tous les mois, c’est pas agréable.
Heureusement j’étais déjà bien rodé à l’exercice comptable et voici donc un conseil pour les débutants pour moins stresser ou s’inquiéter.
- Calculez vos charges à l’année et non au mois.
- Vous allez peu gagner au début et gagner moyennement de l’argent pendant cette première année
- à la fin, regardez le total que vous avez gagné dans l’année et soustrayez vos charges, vous verrez que finalement vous restez à peu prêt à flot (normalement).
Pour ma part voici mes charges de l’année:
- Location du cabinet : 3000 euros l’année
- Annuaire pro (medoucine) : 900 euros pour 6 mois (et ça va sauter, j’y reviendrais)
- Campagne google ads : 60 euros / mois.
- Hébergement web, autres dépenses, carte de visite : 240 euros / année
- Investissement dans de la com vidéo : 2000 euros (j’ai bourriné ma com mais ça va me durer longtemps)
Chiffre d’affaire réalisé sur un an d’exercice : 3500 euros (en ne pouvant exercer que 2,5 J / semaine)
et attention…ce chiffre d’affaire a en partie été réalisé sur les 3 derniers mois d’ouverture de mon cabinet parce que c’est la que ça a commencé à prendre.
Enlevez à cela les charges Urssaf puis les impôts. hé bien actuellement je paie pour travailler ET C’EST NORMAL pour un début. Je le savais, je m’y étais préparé et donc c’est vraiment hyper important de conserver un travail à côté afin de pouvoir ne pas trop stresser. Et pourtant j’ai tous les outils de com, j’ai investi dans de la vidéo, dans le web, dans mes dessins de séance.
Mais alors….comment ne pas laisser tomber :
Monter un projet prend du temps et de l’argent, ça demande de l’investissement pour que cela fonctionne. Il faut réussir à s’accrocher et surtout, SURTOUT, voir loin et dans la durée.
Quand je me suis lancé dans ce projet j’avais déjà une vision sur 3 ANS (délai plutôt normal pour avoir un cabinet qui commence à bien tourner me semble t’il, je n’ai pas de source pour ses chiffres autres que les discussions avec mes collègues expérimentés). Voici donc les raisons pour lesquelles je reste serein :
- Maintenant que j’entame ma 2e année, j’ai déjà au moins 5 RDV positionnés à chaque début de mois depuis Juin 2023 ce qui n’étais pas le cas au lancement
- Je sais donc que déjà que je vais avoir une rentrée d’argent qui couvre au moins mes frais de cabinet et le reste sera du bonus
- Je sais donc que déjà que je vais avoir une rentrée d’argent qui couvre au moins mes frais de cabinet et le reste sera du bonus
- Si cela continue ainsi, la 3e année trouvera son rythme de croisière.
- Cette année aura servi à commencer à créer une petite réputation et cela va continuer dans le temps
- J’apprend ENORMEMENT et cet apprentissage va être fructifié dans d’autres domaines.
- Et puis simplement, j’aime faire ce métier et apprendre.
Par contre je n’oublie pas que j’ai la chance de pouvoir me permettre de faire ce métier actuellement sans m’inquiéter pour l’argent. J’ai des sources de revenues diversifiées et je vous encourage à regarder cette vidéo de Melinda Orset afin de préparer votre projet en faisant de même.
Erreurs apprises à la dure :
Enfin j’aimerais finir sur ce que je considère être les plus grosses conneries que j’ai pu commettre cette année afin qu’elle puisse servir d’autres que moi … Au moins aider à se sentir moins seul dans sa connerie
- M’inscrire sur Medoucine :
- Réseau fermé, si je me casse, je perd mes commentaires mis par les clients sur le site
- Aucune trace que Medoucine ait aidé un peu mon activité (à part une fois ou une cliente m’a dit qu’elle faisait confiance au site)
- Ma campagne Google ads m’a amené plus de client alors que je payais presque rien…
- Bref, j’ai payé pour avoir un agenda
- Je ne dirai pas que c’est une arnaque, je dirais juste que c’est une belle carotte dans laquelle je me suis laissé prendre.
- Je pense que Medoucine est très bien si vous travailler 6 jours sur 7 dans la semaine (en terme de rentabilité)
- Penser que je tenais un super concept avec mes dessins de séance
- Alors c’est sympa hein, les personnes aiment bien les dessins que je poste mais ça coute beaucoup de temps par rapport à ce que ça me rapporte.
- Je n’ai pas trouvé une finalité à ces dessins (à part quelques clients qui les ont imprimés, généralement les gens veulent surtout aller mieux)
- Cela m’a aidé à rencontrer du monde dans le réseau pro, c’est quand même sympa.
- Bon, maintenant ça me sert surtout de terrain d’expérimentation, mais c’est tout.
- Personne ne lit mes articles donc de toute façon je me contenterais juste d’un dessin sans précision.
- Trop regarder et lire ce qui se dit dans les communautés d’hypnos
- je me garderais bien de juger les personnes qui sont aussi seules que moi en cabinet mais sérieux… parfois ça fait peur de lire certains commentaires ou pensée magique sur les réseaux sociaux.
- Ça crée un doute sur sa pratique et son ressenti (au début du moins). C’est bien de douter mais franchement, mieux vaut relire les livres des maitres plutôt que lire les réseaux sociaux.
- Je pense qu’il faut avoir déjà fait un gros travail sur soi pour pratiquer l’accompagnement et que cela devrait être controlé par les formations mais c’est un autre débat.
- Bref, si vous vous posez des questions, lisez et même, plantez vous (on ne se plante pas vraiment en hypnose) ce sera bien mieux comme apprentissage.
- je me garderais bien de juger les personnes qui sont aussi seules que moi en cabinet mais sérieux… parfois ça fait peur de lire certains commentaires ou pensée magique sur les réseaux sociaux.
- Trop rester sur l’apprentissage de la formation
- Vous avez appris pleins de protocoles, de techniques etc etc et ça peut être flippant.
- Bossez déjà avec 3-4 techniques et protocoles avec lesquels vous êtes à l’aise
- Bon c’est bête hein mais je pense qu’on tombe tous dans le piège de vouloir savoir tout faire du premier coup
- Vous avez appris pleins de protocoles, de techniques etc etc et ça peut être flippant.
- Trop regarder de cabinet public ou de démonstration réalisée par d’autre hors contexte réel de vraie séance
- Bon ça c’est plutôt le retour à la réalité après la vente d’un rêve. Le terrain se révèle plus complexe évidemment maiiiis…..il faut passer par le rêve pour vivre la réalité !?
- Bon ça c’est plutôt le retour à la réalité après la vente d’un rêve. Le terrain se révèle plus complexe évidemment maiiiis…..il faut passer par le rêve pour vivre la réalité !?
- Enfin et ça c’est vraiment un avis personnel mais voici une phrase que je me répète maintenant comme un mantra: « personne n’en a rien à fiche de l’hypnose »
- C’est un énorme biais entretenu en formation entre collègue mais il faut réussir à en sortir vite.
- On vit des choses incroyables en formation, et puis on a vécu aussi un truc incroyable lors de notre première séance d’hypnose (qui nous a donné envie d’aller vers ce métier). Ce n’est pas le vécu du commun des mortels .
- Le commun des mortels en a rien à faire des « forces de l’inconscient, de la transe hypnotique », des belles paroles qu’on peut mettre sur les réseaux sociaux. Il a juste un problème et on lui a parlé de l’hypnose comme un outil.
- On ne peut pas savoir ce que l’autre va trouver dans la séance et ce qui a marché pour nous ne marchera pas pour l’autre.
- C’est une sorte de désillusion amère qui a été complexe à digérer mais qui me permet maintenant d’arrêter de trop en parler et de laisse simplement la liberté à mes clients de vivre ce qu’ils ont à vivre dans le travail avec moi.
- C’est un énorme biais entretenu en formation entre collègue mais il faut réussir à en sortir vite.
Et pour finir sur une note positive 🙂 ce que j’ai appris durablement avec l’hypnose (et qui vaut pour moi tout l’or du monde)
- J’ai réussi à biennnnnnnn réduire mon égo avec ce projet (juste ce qu’il faut malgré quelques fuites parfois).
- Je suis noté 5/5 sur mes différents annuaires et même si les séances n’ont pas « fonctionnées », les clients se sont sentis accueillis et écoutés ce qui leur a fait du bien de toute façon.
- J’ai rencontré de très belles personnes entres les formations et les clients en cabinet
- Je me sens à ma place juste ce qu’il faut
- J’ai trouvé une soupape avec l’hypnose qui m’a permis de prendre beaucoup de recul sur mon travail de designer et finalement de créer des ponts entres ceux deux activités.
- J’ai appris à écouter sans jugement et sans volonté de trouver une solution pour l’autre
- J’ai repris le dessin avec un vrai plaisir et j’adore expérimenter sur ce qu’il se passe dans mon cabinet
- J’ai pu faire des deuils qui me permettent d’avancer dans la vie
- Le travail réalisé sur mon site Web et ma com m’ont donnés du boulot en design
- J’ai pu me rendre compte (encore plus) que je vivais avec une femme formidable qui m’encourageait et me soutenait à 100%
On verra bien de quoi l’année prochaine sera faite. Peut-être que tout cela ne ménera à rien de stable financièrement, peut-être y aura t’il des clients difficiles qui donnent envie d’arrêter, peut-être … pleins de peut-être mais une certitude reste, je suis très content de cette expérience même si elle me coûte et je pense que si ça ne fonctionne pas maintenant, ça marchera plus tard.
Merci pour votre lecture et en espérant que cela aide les débutants.